Semi-marathon de Hammamet le samedi 07/06/2014



Le semi-marathon de hammamet a constitué pour moi l’année dernière un déclic, suite à cette course j’ai compris à 33 ans que je pouvais éprouver du plaisir et du bonheur dans la souffrance et dans l’effort et que la course à pieds était la réponse à la question qu’on m’a toujours posé et à laquelle je n’avais jamais une réponse précise : qu’elle est ta passion dans la vie ?

Tout naturellement, j’étais heureux et j’attendais cette course à tel point que le jour de la course je ne pouvais rien faire, j’avais hâte d’y être. Arrivé sur le lieu de départ au bord d’une mer claire comme du cristal et un sable fin comme sortie d’une carte postale et à côté de l’ancien fort vestige de la plus grande des civilisations, l’ambiance était festive et chaleureuse, le soleil de plomb n’a pas réussi à freiner les ardeurs des coureurs confirmés et la fougue des jeunes novices voulant participer à cette fête du sport.

Au micro, l’organisateur si Azeddine donnait de la voix, il présente l’évènement, présente les invités et rappelle les valeurs de cet événement, la lutte contre le terrorisme et l’intégrisme, et ce sur les airs d’une troupe folklorique venu tout droit de l’ile de beauté, l’ile de Kerkennah. Avant même le départ, si azeddine a déjà gagné son pari, les tunisiens de tout âges étaient là unis, rassemblés, joyeux et fiers de leurs couleurs, les invités français aussi étaient en confiance et ça se voyait ; les petits drapeaux et l’hymne national chanté par tous n’ont fait que confirmer la ferveur et l’enthousiasme de la foule autour de ces valeurs.

A 17h, le départ fut donné, les coureurs traversent le centre-ville de Hammamet, zigzagant à travers les véhicules arrêté pour l’occasion, rapidement et malgré les encouragements de le foule et les klaxons des voitures, les premières fatigues commencent à gagner certains coureurs, et le bloc compact du départ laissa place à un peloton étiré, la chaleur était important et le soleil était dur, les organismes des coureurs souffraient, les visages étaient fermés et les corps étaient mouillés de sueurs jusqu’à l’os, mais je n’ai pas vu d’abondant, tous se battaient contre le soleil, la chaleur de l’air et celle de la route, les coureurs s’aspergeaient d’eau et se passaient les bouteilles d’eau avec une générosité émouvante, la course est devenue naturellement un sport collectif et les coureurs formaient une équipe avec l’objectif de rallier l’arrivé malgré les conditions extrêmes de température.

A l’arrivé des 10 km, il y avait une bonne partie des coureurs du départ et ça sentait la fête mais je ne pouvais m’attarder car la course commence vraiment à ce moment pour moi, cela fait un an que je visualise le parcours qui m’attendais, et le contraste était saisissant entre la ferveur des 10 premiers kilomètres et le silence religieux du reste de la course, au beau milieu d’un paysage somptueux où notre beau pays montre son plus bel habit où le splendeur de la vue épouse la gentillesse des habitants, les coureurs étaient maintenant seuls face aux pentes successives et aux courbes sinueuses de la route. La température a baissée mais ses dégâts sur l’organisme sont toujours présents, la route monte de plus en plus, la poussière de la piste en graviers rend la souffle difficile, les jambes sont lourdes, les muscles se durcissent et la bouche est sèche mais c’était le cœur qui poussait, c’était le cœur qui respire, à ce moment-là et malgré toute la douleur de l’effort je n’aimerais être à aucune autre place, je suis là où je dois être, je suis chez moi. Je prenais le temps de savourer chaque instant de la course, le président de l’organisation si azeddine lui-même est passé en moto et a pris le temps d’encourager chaque concurrent.
Mètre après mètre, kilomètre après kilomètre, j’avançais, le final approchait, quoi de plus beau que de franchir la ligne d’arrivée au coucher du soleil, encore un symbole dans cette course qui en avait tant.

Malgré la non-organisation sur la ligne d’arrivée et l’épuisement du stock de fruits et du ravitaillement, l’essentiel était ailleurs, l’essentiel était de rencontrer ces gens qui en l’espace d’un après-midi se sont transformés en des « superman » et en gladiateurs, tous se racontent les péripéties de l’aventure du jour et se partagent le bonheur de battre tous les éléments pour atteindre cette ligne simplement tracé par un marqueur sur la route mais qui pour nous coureurs constitue un « grâle » que nous seul connaissons sa valeur émotionnelle.

Pour moi la saison est terminée, place au repos et vivement des prochaines courses encore plus inoubliables.

A bientôt
"Ska"