Triathlon de GHAR EL MELEH le 07/09/2014.



Le triathlon, une spécialité que je regardais devant ma télé, mais jamais dans ma vie je ne pensais être capable d’en faire et ce pour deux raisons : la première est que cela semblait extrêmement compliqué de faire les trois disciplines (nage, vélo et course à pied) les uns après les autres et la deuxième est je ne pensais pas voir ce type de manifestations en Tunisie.

Mais hasard où bénédiction divine, j’ai un jour j’ai vu un premier triathlon organisé en Tunisie (avec des distances de courses raisonnables pour mon niveau) mais le plus important et que j’étais physiquement prêt pour ce défi et ce après une saison complète de course à pied et la participation à quelques événements VTT, sans oublier mon passé de nageur que sans doute je retrouverais avec un peu d’entrainement.

Le jour du départ vers GHAR El MELEH, cette cité devenue une de nos plus grande destination sportive, la météo était agréable, il n’avait pas de vent et le soleil était d’une douceur rafraichissante ; au moins l’élément naturel ne sera pas notre adversaire du jour.

Sur la plage paradisiaque entre un port en pleine effervescence et une montagne majestueuse se trouvait le point de rassemblement, une foule dynamique était sur les lieux, tous étaient occupés à assembler et à affiner les réglages des vélos, mais pas seulement, il fallait préparer les passages entre les différentes disciplines. C’était une belle ambiance, les organisateurs étaient présents et disponibles et en plus de très bonne humeur ce qui rendait l’attente du départ loin d’être ennuyeuse.

Seul bémol, le parcours de natation semblait à vue d’œil très court par rapport au 500 m annoncées dans le programme, la réclamation a été portée au directeur de course qui courageusement et dignement a reconnu l’erreur et a annoncé que la parcours de natation se déroulera en deux boucles pour atteindre la distance prévue.

La pression montait et l’attente augmentait l’adrénaline dans notre sang, le départ fut donné à 9h45, un groupe compact filait à toute allure vers la mer, l’entrée groupée dans l’eau avait un bruit assourdissant, sous la clameur de la foule, les athlètes couraient les premiers mètres du parcours, quand l’eau m’est arrivé à la poitrine j’ai plongé dans cette eau fraîche, toutes mes sensations de nageurs me sont revenues spontanément, j’étais dans mon élément et je devais en profiter ; mais mauvaise surprise, le groupe d’athlète groupée était très compacte et un grand nombre ne nageait pas mais marchait dans l’eau, il fallait utiliser les coudes pour se frayer un chemin. Le premier tour fut rapidement bouclé (heureusement qu’il y avait deux tours) le passage devant une foule en délire donnait une impulsion supplémentaire pour entamer un deuxième tour dans le même désordre et la même bousculade, mais les sensations que je cherchais étaient bien là, c’était électrique et très intense, vraiment un maximum de sensations fortes en un temps très court.

A la sortie dans l’eau, il fallait rejoindre rapidement l’espace des vélos, et contrairement à ce que j’ai vécu dans l’eau, j’étais impressionné par l’organisation spontané des athlètes, chacun connaissait sa destination sans bousculade, les gestes étaient précis, rapides et silencieux. Moi, j’ai rapidement mis un maillot, mes lunettes et les chaussures ; j’ai enfilé mon sac à dos et enlevé mon vélo du support et me voilà déjà en plein effort, je pédalais vigoureusement, la première partie du parcours était dans un sable assez consistant mais pas très maniable, et là j’ai vraiment senti que les 24 km du vélo vont faire la différence à l’arrivée. Les machines les plus modernes et les plus sophistiqués me dépassaient facilement, les coureurs les plus entraînés aussi ; heureusement que la partie bitumé est arrivée rapidement mais la différence a déjà été faite, je devais limiter les dégâts et rester dans un bon rythme, je me sentais bien sur ma machine et l’encouragement des enfants sur la route me font donner des ailes. Le passage sur la ligne à la fin du premier tour m’a permis de voir que la foule de spectateurs était toujours aussi nombreuse, c’était vraiment un jour de fête. Au deuxième passage de la zone sableuse, je perdais encore quelques places mais il ne fallait pas se laisser abattre, j’ai me suis mis dans la roue d’un coureur avec le quel j’ai le même rythme et je l’ai laissé faire tout le travail, j’ai juste suivi sa roue (technique que j’ai vu au tour de France et que s’est avéré vraiment très efficace pour économiser sa force) et ce pendant les deux tours suivants.

La fin du parcours vélo et ce que j’attendais pour lâcher tous mes chevaux dans la bataille, c’était ma spécialité, il fallait combler le retard. Mais ce passage au niveau des jambes était plus compliqué que je ne le pensais, mes muscles étaient comme atrophiés et je n’ai pu retrouver mon rythme que quelques centaines de mètres plus tard et c’est a ce moment que j’ai commencé à reprendre les concurrents un par un ; je courais sans réfléchir, sans se ménager, ce n’était que 4km et c’était vraiment trop court pour combler le retard pris au vélo. Ce triathlon était vraiment fait pour les VTTistes.

A l’arrivée, j’étais vraiment bien et pas aussi fatigué que je ne supposais le matin au départ. Petit à petit et au fur et à mesure que le temps passait je commence à réaliser que j’ai concrétisé un de mes rêves de gosse et que j’ai vraiment franchi un palier dans ce que je demandais à mon corps.

Concernant l’organisation, pour une première en Tunisie, c’était une réussite, certes, il y avait beaucoup de lacunes (retard, manque d’eau, pas de médailles à l’arrivé) mais la gentillesse et la disponibilité du comité d’organisation ainsi que leurs positivités et leurs réactivités face aux remarques et aux suggestions font qu’on oublie les défaillances et qu’on se projette déjà vers l’année prochaine pour la deuxième édition.

A bientôt
«Ska »