Trail zriba by night le dimanche 10 août 2014
Nous somme le lundi 11 aout 2014, il est 13h30, je suis sur une terrasse avec vue sur mer à Nabeul ; cela fait plus de 12 h que j'ai quitté Le village abandonné de "Zriba el olia" mais mon esprit est toujours là bas. Comment le soustraire de cette montagne magique? Comment lui faire oublier les moments de joie et de communion qu'il a vécu dans ces ruines? Comment lui faire passer les doses d'endorphines libérées sur un parcours surréel ? Mais pourquoi essayé de le ramener ? la soirée est si exceptionnelle qu'on aimerait la prolonger infiniment.
Tout a commencé tôt le matin, les vacances d'été ont fait que notre groupe de plus en plus grand est éparpillé dans plusieurs villes : tunis, la marsa, mornag, nabeul, hammamet, monastir. Il fallait organiser tous ce beau monde pour prendre la direction de zriba. À 17h, j'ai pris le la route. Je connaissais comme presque tout le monde le hammem de la zriba, mais jamais je n'ai fait attention a ce pont tout droit sortie d'un western qui allait nous acheminer vers le village tout en haut de la montagne. La voiture soufrait de la montée et moi je voyais le marquage sur la route et je commençais à imaginer le type de parcours qui m'attendais. Tout en haut nous arrivons à ce village irréel comme sortie d'un vieux documentaire , les moments de découvertes étaient intenses en émotions et les retrouvailles avec les amis coureurs, après une longue absence, étaient sincères et chaleureux. Comme d'habitude avec l'association de zaghouan , l'organisation et l'accueil ont été parfaits.
A 20h00, en pleine nuit, le départ fut donné, une longue décente constituait l'entrée du menu de la soirée. Je l'ai passé avec beaucoup de relâchement et rapidement on a fait un détours vers les chemins de terre, c'est la qu'on sentais vraiment qu'on faisait un truc exceptionnel, la nuit enveloppait les coureurs et une longue file de lumière frontale traversait les champs. Je ne pourrais décrie le paysage puisque tout la concentration était dirigée vers la route pour éviter ses pièges, l'odeur du fumier et la chaleur rendait la respiration difficile et les jambes commençaient à souffrir, j'ai vite compris qu'on était sur une pente légère et invisible mais longue et harassante, beaucoup de coureurs ont enlevé le tee-shirt et l'embouteillage au premier point de ravitaillement m'a rassuré qui je ne vivais pas seul dans la difficulté.
La route continuait a monter petit a petit , l'odeur du fumier continuait à détruire notre respiration mais il fallait plus que ça pour nous décourager Et comme toujours lorsque la course se durcit un élan de solidarité entre coureur prend le dessus sur la course: on s'encourage mutuellement, on essaye de parler et on fait remarquer aux autres les pièges de la route.
Le deuxième point de ravitaillement annonce une belle descente régénératrice pour l'organisme et mon coup de cœur de la course est cette dame que j'ai rencontré lors de cette descente au km 9 qui m'a dis que je devais baisser le rythme car un montagne m'attendais, je l'ai remercié mais je n'ai pas baissé le rythme. J'avait totalement tort. Un mur de 450 m de dénivelé sur 3 km est le menu principale de la soirée. Il est arrivé soudainement, brusquement et sans préavis. Des routes courbés en plein nuit où on ne voyait pas l'issu ; la course est finie dans ma tête, je n'avait plus d'objectif, mes pieds brûlent , ma tête coince , ça monte encore et toujours , les aboiements de chiens au loin et les marquages sur les arbres étaient mes seuls compagnons. Des moments d'extrêmes efforts que je revis maintenant avec plaisir mais qui étaient en pleine montagne un vrai supplice.
Le troisième point de ravitaillement marquait enfin la fin de la monté. Mais il ne fallait pas crier victoire très vite ; la descente était pointue, rocheuse, et très glissante, on pouvait se casser la jambe ou la cheville a chaque pas. J'ai décidé de prendre le risque de courir vu que j'ai fait les 3 derniers km en marchant, c'était dangereux mais ça valait la peine car j'ai réussit a dépasser une dizaine de concurrent qui on fait le choix de la sécurité.
A l'arrivée, j'était tellement contant que j'ai levé les bras, chose que je n'ai jamais faite.
Le repos après la course était un beau moment de partage avec les autres coureurs qui partageais leurs impressions, c'était dur pour tout le monde. L'ambiance était joviale et on a mangé les spécialités locales avec grand plaisir.
Quand l'heure de départ est venu j'ai lancé un dernier regard sur cette vallée et cette montagne qui nous ont accueillit ce soir, les organisateurs nous ont promis un moment unique, ils ont tenu leurs promesse. Merci a eux.
A bientôt
"Ska"